Covid: où en est-on le 6 février 2022?
06 Février 2022: où en sommes nous? En résumé:
Dynamique de l'épidémie: Décrue des cas, amélioration attendue au niveau de l'hôpital pour fin février-début mars.
Traitements:
En ville:
Paxlovid significativement efficace, est disponible en pharmacie d'officine.
Il s'agit d'une association d'anti-protéases. Traitement oral à réserver aux personnes immunodéprimées en échec relatif de vaccination, doit être administré dès les premiers symptômes (dans les 3 à 5 jours max).
Prescription par tout médecin connaissant les antécédents du patient avec une démarche d'éligibilité sur une plate forme dédiée.
Nombreuses interactions à prendre en compte, dont contraception orale.
A l'hôpital:
Anticorps monoclonaux :comparables aux anticorps générés suite à la maladie, dans certains cas:
en prévention:tixagévimab/cilgavimab Evusheld : prophylaxie pré exposition chez patient à très haut risque immunodéprimés chez qui la vaccination n'est pas efficace
en traitement d'une infection récente: Sotrovimab (Xevudy) anticorps anti Spike
Injection unique en milieu hospitalier
Patients symptomatiques depuis moins de 5 jours à risque de forme grave, tout particulièrement si non vaccinés
L'évaluation et les conditions d'accès à ces traitements vont évaluer au fur et à mesure du recueil des données.
((Rappel)) chloroquine (antipaludéen), azithromycine (antibiotique de la famille des macrolides): prouvés inefficaces depuis 2020
((Rappel))vitamine D: utile en cas de carence (hiver) contre toutes les infections. L'efficacité reste très limitée. Zinc: non évalué de façon certaine. Efficacité si existante, serait très limitée.
Espoir : anti-dépresseurs type fluoxétine-fluvoxamine, à confirmer.
Traitements de support:
Oxygène (sans commentaire), techniques avancées de réanimation (ecmo) anticoagulants, corticoides: intérêt au cas par cas chez les patients hospitalisés. L'oxygène à domicile en début d'évolution peut favoriser paradoxalement l'aggravation avec " hypoxie heureuse" donc à éviter.
Ivermectine: intérêt chez patient infestés par des vers/autres parasites (situation banale dans certains pays) et devant recevoir des corticoides (les corticoides aggravent massivement ces infestations qui de ce fait peuvent être mortelles)
Variants
Omicron massivement transmis (monde entier).
Contagiosité: type rougeole (X 10 par rapport à covid n°1 aka Alpha, x5-6 par rapport au variant précédent delta)
Ceci implique que la protection par masque chirurgical est insuffisante et qu'il faut upgrader. recommandation non actée actuellement par les hygiénistes des hôpitaux en France. A noter une contamination massive de soignants portant correctement le masque chirurgical qui contribue à désorganiser les services de santé ( Royaume Uni) et dans certains hôpitaux (France.)
Dangerosité individuelle: moindre, non chiffrée exactement. MAIS problème persistant parce que moins de très beaucoup ça fait quand même beaucoup trop.
Savoir que sur les grands nombres une forme grave est possible à tout âge, même sans comorbidités, et enfants compris. Les enfants font de plus des complications à distance du Covid: PIMS (syndrome inflammatoire multi systémique pédiatrique) dans une proportion de 1 pour pluieurs milliers de malades. Or des millions d'enfants sont contaminés et les hospitalisations d'enfants progressent.
Le 4 février 2022, sont hospitalisés covid+
(POUR covid 2 cas sur 3, AVEC covid qui complique donc la prise en charge 1/3):
578 enfants de 0-9 ans [-11], dont 97 en réa [=] 4
86 enfants/ados de 10-19 ans [-2], dont 44 en réa [+2]
905 jeunes de 20-29 ans [-14], dont 70 en réa [-1], 2 décès
Les hospitalisations pour PIMS survenant 4 à 6 semaines après Covid, ils ne SONT PAS comptabilisées ici.
Effet du vaccin
Différentiel important en gravité persiste entre non vaccinés et vaccinés, ce tous âges confondus. Particulièrement si 3ème dose faite, mais pas que. N'empêche pas la transmission, éventuellement sans symptomes. Vaccinés, testez vous autant que nécessaire en fonction des enjeux et systématiquement si vous avez des symptômes.
Chez les enfants vaccinés aucun PIMS n'est observé. Il n'est pas dangereux de vacciner une personne ayant fait un Covid non détecté, que ce soit un adulte ou un enfant.
Mon opinion
On est sur une normalisation progressive, mais sur l'instant, l'accès aux soins et à l'hospitalisation reste embolisé par le Covid.
Les médicaments arrivent mais restent en phase d'évaluation et ajustement.
Il faut absolument continuer à vacciner et protéger les fragiles et limiter la contamination des enfants, ce qui n'est pas fait actuellement.
Vacciner les enfants protège des PIMS. Au vu des donnéees je conseille personnellement la vaccination des enfants à l'image de la plupart des pays avancés. Le retard de la France en terme d'information et d'organisation à ce sujet aura aura un prix.
Les données n'ont pas été partagées par les associations savantes ni les pédiatres de façon consensuelle, même envers les professionnels de santé. L'information du public n'a pas été faite.
Ca reste chaud pendant 2 semaines au moins parce qu'il faut assumer les conséquences de journées à 400 000 contaminations et plus . Ceci implique toujours de bien gérer les maladies chroniques en amont et de limiter le rique accidentogène qui nécessiterait le recours à l'hôpital.
Au-delà tout le monde aura sans doute rencontré Omicron et nous aurons, peut-être, une immunité collective pour un temps indéterminé.Etre immunisé par Omicron protège de Delta.
Cela implique que plus tard vous l'attraperez, mieux vous serez soigné si vous êtes malchanceux: accès aux traitements, ou même accès à l'hôpital. Ca vaut la peine de limiter les interactions sociales encore 2 à 3 semaines.
Cela implique que l'horizon semble franchement dégagé ensuite et personnellement je suis optimiste à moyen terme. Sur le long terme il faudra gérer les séquelles du Covid y compris chez les enfants . Des décès par PIMS sont malheureusement prévisibles.