Obésité: une double peine

L'obésité est tout d'abord une souffrance.

Souffrance par le regard de l'autre, par son propre regard sur soi.

L'obésité est  une maladie dangereuse. Si vous êtes obèse, votre risque de cancer, mais aussi d'accident obstétrical ou vasculaire, est plus élevé. Dans la pandémie actuelle, les personnes obèses sont surreprésentées en réanimation, surtout parmi les jeunes.

On ne naît pas obèse, on le devient. Pour certains parents, aimer, c'est nourrir; surtout si ces parents ont eux-même manqué , de nourriture, ou d'amour. Pour certains enfants, manger, c'est se consoler. Pour certains ados, grossir, c'est se protéger: occuper l'espace, si on n'a pas de place dans la famille, le cercle amical.Ou  tenir à distance la sexualité, parce qu'on en a peur, ou parce qu'on a été abusé.

Et puis, il y a les gènes. Certains sont plus sensibles que d'autres au surpoids. Il n'y a pas de justice, il faut jouer les cartes qu'on a dans la main.

Et les régimes! Qui disent une seule chose au corps: "Famine! Danger! Il faut stocker!" Mécanisme utile à l'aube de l'humanité, beaucoup moins au temps où la nourriture est disponible en quantité, partout.

Et ces aliments trompeurs et addictifs! Le sucre est addictif.  Le gras est addictif. Aucun n'est rassasiant, et vous avez faim trente minutes après avoir englouti des bombes caloriques, qu'il est à peine nécessaire de mâcher.

L'obésité est un combat.Un combat où on peut s'épuiser, se désespérer, se perdre.

Parce qu'il faut revenir aux fondamentaux..

Les sensations du corps.

Ets-ce que j'ai faim?

Est-ce que je mange lentement?  Si mon repas dure moins de 20 minutes, pour mon cerveau, il n'existe pas.

Mâcher lentement. Faire des pauses. Ne pas occuper l'attention ailleurs. Oui, j'ai vu votre téléphone.

Est-ce que je suis rassasié?

Comment manger mieux?

Je rencontrerai un.e diététicien.ne. Je ne suis pas le /la premier.e à souhaiter, non seulement maigrir, mais vivre, tout simplement.

Comment bouger sans me martyriser? Est-ce que j'aime marcher? dehors , sur un tapis roulant?

Est-ce que j'aime nager? Courir, ou faire du vélo?

Peut-être, rien de tout cela. Je vais juste faire le tour du pâté de maisons. Dans quelques jours, ou dans quelques semaines, je marcherai plus longtemps. Je passerai de cinq à dix minutes. Puis dix minutes ne me suffiront plus. J'allongerai ma promenade, je découvrirai des façades ou des jardins que je ne soupçonnais pas. Médicalement, la marche est un sport.

Je suis gros,  je suis grosse, pour des raisons complexes. Ce n'est pas de ma faute.

Si je suis adulte, c'est, maintenant, de mon fait. Je peux me libérer, déposer mon fardeau. Pas à pas, brassée après brassée, en gardant et cultivant le plaisir de manger. En m'autorisant d'être attentif à moi-même, à veiller sur ma santé. Je veille souvent sur le bien-être des autres. La première personne qui peut veiller sur moi, c'est moi.

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