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Bonne Santé: ce qui dépend de nous. La santé des étudiants...et des autres (par Dr AM Puyhardy)
3 novembre 2019

Vaccin contre le méningocoque B: vacciner les bébés?

La méningite est une grande urgence infectieuse, et peut être la seule. Celle qui justifie , pour le médecin généraliste, d'avoir des antibiotiques injectables dans sa trousse, prêts à être injectés même avant le SAMU dans certaines circonstances très particulières. Une maladie qui commence par des signes très discrets, parfois de petites taches rouges sur la peau, qui ne blanchissent  pas quand on appuie dessus. Elle peut tuer en quelques heures. Un cauchemar , en somme. Notre cauchemar à tous. En France, la méningite la plus fréquente est due au méningocoque B

Avant, on n'avait rien contre lui. Maintenant, on a le Bexséro.

Un protocole "lourd": deux injections, un rappel, pour un vaccin efficace, avec une tolérance comparable au vaccin coqueluche, c'est à dire, plutôt réactogène.

C'est à dire, que pour minimiser les fréquentes réactions inconfortables et les exceptionnelles réactions graves, il vaut mieux l'administrer seul. Les réactions graves sont liées à la fièvre, essentiellement, comme pour le Prévenar, vaccin contre le pneumocoque (autre microbe donnant des méningites). Le Prévenar, lui aussi, mieux vaut le faire seul. Le dernier décès rapporté en France suite à une vaccination, est survenu en 2015, chez une enfant, Ayana, qui a reçu en même temps Prévenar et Infanrix, ce qui a causé une fièvre élevée qui s'est compliquée de convulsions. Un tel évènement est rapporté tous les deux ou trois ans. Tout ce qui marche comporte un risque et il nous appartient de minimiser ce risque.

Les enjeux de la méningite à méningocoque B? Environ, cinquante bébés touchés en France chaque année,cinq morts (chiffres 2016).  Et au moins autant avec des conséquences graves, comme un retard mental ou des amputations, par un mécanisme de nécrose vasculaire. D'autres cas sont présents chez les enfants , ados, et jeunes adultes. Une personne qui m'est proche a failli perdre dans ce contexte sa fille adolescente.

Alors, se mettre dans les meilleures conditions de sécurité, administrer ce vaccin seul, puis son rappel, c'est deux rendez-vous de plus, du temps passé. c'est sûr. Nos amis anglais le proposent depuis 2015 à tous leurs nourrissons. Chaque année, de 75 cas  de méningite B déclarés avant l'âge de1 an (ils en avaient plus que nous), ils sont passés à 45. Mathématiquement, ils ont sauvé chaque année la vie de  6 bébés et évité des séquelles lourdes à au moins autant. Ils ont bien confirmé, aussi, que les fièvres élevées sont plus fréquentes quand on associe d'autres vaccins le même jour.

En France, la vaccination est indiquée et remboursée dans des situations de fragilité particulière. On attend, je suppose, l'observation de l'exemple anglais. L'efficacité est démontrée, mais il s'agit aussi de calculer aussi un rapport coût-bénéfice avant d'envisager de rembourser un vaccin coûteux.

Alors, vacciner votre bébé? Je dirais oui, en évitant d'administrer un autre vaccin en même temps. Même si c'est plus facile, pour vous, pour le vaccinateur. Security first.

J'aurai toujours en tête la fille d'une amie. Elle a mon âge, et est restée bloquée à un âge mental  de trois ans, âge auquel elle a contracté une méningite en Afrique. C'était l'enfant unique d'un couple d'expatriés. Elle était très belle.

syringe-1974677_640Image Myriam Zilles de Pixabay

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Commentaires
Bonne Santé: ce qui dépend de nous. La santé des étudiants...et des autres (par Dr AM Puyhardy)
  • la génétique, il faut bien faire avec. Mais pour notre santé-ou celle de la famille, qu'est-ce qui dépend vraiment de nous? Comment viser l'autonomie en matière de santé? Voici quelques réponses à des questions fréquentes, souvent posées par des étudiants.
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