La mort "imméritée" et comment l'éviter (autant que possible)
"En ce monde rien n'est certain hormis la mort et les impôts " (Benjamin Franklin)
La plupart d'entre nous sont d'accord pour payer des impôts. Nous prenons un soin, parfois méticuleux, à éviter de payer plus que nécessaire. S'il faut pour cela dresser des listes, garder des factures, nous l'acceptons.
Vis à vis de la mort, c'est loin d'être le cas.
D'abord, la plupart d'entre nous sommes certains d'y échapper, ce qui n'est pas très rationnel.Si nous nous savons mortels, nous évitons à tout prix d'en parler. Ou nous considérons que la fatalité, le destin, nous frapperont à notre heure: toute forme de prévention serait donc inutile!
L'imprévu et l'imprévisible existent, bien entendu. Mais reprenons le modèle de l'accident aérien: la catastrophe est due , le plus souvent, à des causes multiples, malencontreusement enchaînées.
D'une certaine façon, la mort, c'est pareil.
Mourir très vieux et chargé d'années, c'est normal. Mourir au terme de l'évolution d'une maladie incurable, ce n'est pas vraiment normal, mais c'est inévitable.
Je voudrais parler de la mort "imméritée", favorisée par des facteurs humains.
- oubli ou méconnaissance du passé médical:
des allergies, qui exposent à recevoir le médicament ou la substance en question, sous un nom différent.
des traitements, qui exposent à mélanger des médicaments incompatibles
des opérations: ce n'est pas l'appendicite, ni les dents de sagesses, si vous n'en possédez plus.
Tenez un dossier médical comportant vos derniers examens, analyses, traitements, et mettez-le à jour, sur le support de votre choix.Ces informations vous appartiennent et vous en êtes le meilleur gardien.
- méconnaissance de signaux d'alarme: ne jamais négliger
une douleur dans la poitrine ayant duré plus de cinq minutes ou un essoufflement
une perte de fonction même transitoire: de la vue, de la parole,de la mobilité d'un membre
des modifications persistantes du système digestif:diarrhées,constipations, douleurs modérées persistantes
des douleurs aigues et nouvelles de quelque nature qu'elles soient
-négligence d'une maladie chronique nécessitant un traitement régulier: "tueurs silencieux" comme l'hypertension ou le diabète
"panne" de traitement d'un asthme;
- méconnaissance des signes de gravité de ces maladies chroniques: le malade chronique a tout intérêt à se renseigner sur sa maladie dans le détail, il doit en savoir au moins autant que son médecin à son sujet . Les associations de maldes sont importantes, spécialement pour les maladies rares.
- en cas d'hospitalisation
Assurez-vous la présence d'un proche. Lui vous connaît assez pour savoir si l'expression de votre douleur est normale ou anormale, relativement à ce qu'il sait de vous. Ou pour sentir intuitivement que quelque chose "cloche", par rapport au professionnel qui ne passe que quelques minutes près de vous. On le sait depuis longtemps pour les jeunes enfants; les pédiatres accordent pour cette raison une grande attention à l'inquiétude des mamans même si l'enfant leur paraît aller bien. Mais c'est vrai aussi pour les adultes.
- En cas de chirurgie programmée,choisissez une structure qui traite régulièrement et en nombre suffisant des situations comme la vôtre. Les prestations hôtelières sont secondaires.
- Renseignez-vous à l'avance et au calme sur les structures de votre région accueillant les urgences
- Ayez un médecin traitant. Si vous n'arrivez pas à avoir avec lui une relation de confiance, changez-en.
Gérez votre pharmacie familiale en séparant les médicaments adultes et enfants.
N'achetez ni soude caustique, ni herbicide, et si vous avez des enfants pas d'unidose de lessive liquide, ni de piles-boutons. Entre autres.
Ces précautions ne vous rendront pas immortel, mais mettent beaucoup de chances de votre côté. Elles ne dépendent que de vous.