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Bonne Santé: ce qui dépend de nous. La santé des étudiants...et des autres (par Dr AM Puyhardy)
3 décembre 2016

Anti-vaccin:comment, pourquoi ?

Je vois que vous avez été vacciné dans votre première année de vie.Vous n'avez pas fait de rappels?

- Non. mes parents se sont informés après ces premières vaccinations auxquelles ils n'avaient pas vraiment réfléchi. Ils ont décidé de ne pas poursuivre.

- Y a-t-il eu un problème particulier chez vous suite à ces vaccinations?

- Non.

- Aujourd'hui, vous êtes majeur. Vous êtes-vous fait une opinion personnelle éclairée sur la question?

- Non.

Quand on a grandi en lisant "La vie de Louis Pasteur", quand on a une grand-mère qui pleure encore en entendant le nom de "croup" (= diphtérie, les épidémies de diphtérie coûtaient en moyenne une vie par famille) et qu'on connait personnellement des personnes portant des séquelles de polio (paralysie), c'est difficile à entendre.

- Mon travail est de vous proposer de faire vos rappels. Vous savez, le vaccin DTPolio est utilisé depuis des décennies et n'a pas de contre-indication. Ce vaccin est obligatoire dans notre pays.

- Non, merci. Vous n'allez pas me poursuivre avec votre seringue?

- Pas  vraiment. je vous demande d'y réfléchir, et de vous faire votre propre opinion.

Un peu d'épidémiologie

En France, ces dix dernières années: données déclarées et centralisées en santé publique (il peut manquer des cas)Source: santé publique

          une centaine de cas de tétanos, 30 décès (long séjour en réanimation pour tous).Essentiellement des femmes âgées, quelques enfants. Explication: les femmes sont moins bien suivies en médecine du travail. Pour les enfants, absence de vaccination ou parfois faux certificats (complicité parents-médecin), le certificat de vaccination étant demandé à l'école). Le tétanos est transmis par l'environnement contaminé (spores hyper-résistantes= des années), la bactérie est hôte habituel de l'intestin des herbivores, qui n'en sont pas malades. C'est comme ça qu'une piqûre de rose, une griffure de branche peut être mortelle.Il n'y a pas de traitement.

       Pour la rougeole depuis 2008: 24000 cas, 2000 complications, 30 encéphalites (=déficit intellectuel profond et irréversible),10 décès. 2 flambées épidémiques avec mentions particulière à l'Alsace, Rhône-Alpe et Sud-Ouest.Il n'y a pas de traitement.

        Pour la coqueluche 1996-2010:quelques centaines de cas:120 avant l'âge de  2 mois en 2010, dont des décès (1%) et des complications respiratoires graves (source: Renecoq, réseau de réanimation néo-natale qui regfroupe 1/3 des admissions pédiatriques); Entourage non vacciné dans 3/4 des cas et donc contaminateur (transmission humaine).Pas de traitement.

        Diphtérie (ex-"croup": pas de cas en France récents). Des morts chez nos voisins européens (la diphtérie a été à l'origine de la technique de la trachéotomie, qui a sauvé des malades en court-circuitant la gorge pour respirer; la maladie provoque la mort par étouffement). La transmission est inter-humaine. Un traitement existe, mais il faut aller vite, et ça ne marche donc pas toujours (situation comparable à la méningite).

La  diminution drastique des cas, ainsi que les réapparitions: rougeole est tout à fait corrélée à la couverture vaccinale, pour l'instant excellente pour diphtérie, polio, tétanos, coqueluche, et moindre pour la rougeole.

Aujourd'hui,en France, la rougeole fait donc  plus de "dégâts" humains que le tétanos.

 

Accidents liés aux vaccins

tetanos, vaccination combinée DTP: (diphtérie, tétanos,polio): aucun. PROBLEME: pénurie régulière de DTP, qui rapporte peu, et proposition à la place de vaccins contenant en plus d'autres valences. A noter que hormis la coqueluche, ces autres valences: hépatite B, et Haemophilus b, ne représentent pas de risque supplémentaire. La valence Haemophilus est très intéressante chez le nourrisson (prévention de méningites). Mais la valence coqueluche est à ce jour, systématiquement contenue dans ces associations.

DTP+ autres valences: coqueluche +/-autres valences: des morts de nourrissons sont survenues, mais sont rarissimes  Les firmes communiquent peu sur ces éléments: les parents et les médias, à juste titre, si. Ils se font l'écho d'un tel évènement tous les deux ou trois ans. Dernier cas en date,en France  la petite Ayana, décédée en 2015. Ayana a reçu le même jour prevenar et dtcp, association déconseillée (voir plus bas).

 

Cet évènement rare et exceptionnel existe. Ce fait est en faveur de la stratégie du cocooning : vaccination de l'entourage et des professionnels au contact du petit  nourrisson. Ce d'autant que la vaccination DTP + coqueluche est débutée au plus tôt à deux mois. La vaccination coqueluche NE DOIT PAS être associée à la vaccination prevenar (pneumocoque) car l'association augmente le risque de convulsion (ce risque est à l'origine de la mortalité observée). Cet élément n'est pas repris dans le calendrier simplifié de santé. Ce souci de simplification est réducteur.

Il reste intéressant de vacciner l'enfant dès deux mois, car des maladies telles que la coqueluche, mais aussi la méningite à haemophilus influenzae, touchent les petits nourrissons de façon préférentielle. Cependant, des cas particuliers existent et certaine bébés sont vaccinés plus tard, mais toujours avant l'âge de l'entrée en collectivité ou avant l'âge de la marche.

Source: les caractéristiques pharmacologiques (RCP) de ces deux vaccins: VIDAL et autres.

Le vaccin contre la rougeole, vaccin vivant atténué,  proposé plus tard (neuf mois au moins) . Cela permet d'être certain qu'il n'existe pas de trouble de l'immunité qui contre-indiquerait les vaccins vivants.

 

 

ROR (rougeole-oreillons-rubéole)

Des complications rares et exceptionnelles existent. Les contre-indications aussi: c'est un vaccin vivant atténué. Une minable étude, sur 12 cas, en 1998, frauduleuse et réfutée dès 2004, a causé une rumeur "lien entre ROR et autisme", Malgré des recherches approfondies, dont une rétrospective portant sur plus de 600 000 enfants vaccinés, la rumeur court toujours, propagée par son auteur (depuis  radié de l'ordre des médecins anglais).

Vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) : pas de lien avec l'autisme

La rougeole est une maladie virale très contagieuse dont les complications sont fréquentes, parfois graves, voire mortelles. De janvier à août 2019, 2 381 cas de rougeole ont été déclarés en France, dont 2 mortels. Une couverture vaccinale d'au moins 95 % est nécessaire pour interrompre la circulation du virus, alors qu'elle était de 79 % en France en 2018.

https://www.prescrire.org

La revue Prescrire est une revue médicale francophone indépendante, réputée pour son extrême prudence en matière d'évaluation des produits de santé.

Au vu de tout celà, le législateur est tenté de renvoyer le tout au choix individuel. Cette liberté est louable. Le budget de la nation et l'économie de la santé ne sont pas impactés par quelques dizaines de morts et handicapés. Si cela peut acheter la paix sociale...

Si la personne décédée, ou très gravement handicapée, c'est vous, si c'est votre parent, si c'est votre enfant, le point de vue n'est pas le même.

Mais l'explication de texte n'est pas donnée.

EN CONCLUSION

Pour moi des vaccinations sont  indiquées, de façon nuancée, chez tous les bien-portants et une majorité de malades.

Le DTP n'a aucune contre-indication.

Le ROR est à discuter en l'absence de grossesse et de trouble de l'immunité . A noter, autre débat, la rougeole ou la rubéole acquis pendant la grossesse ne menacent pas que la maman: il peuvent crée de graves malformations.

D'autres vaccins sont à proposer en fonction du métier, des loisirs, de l'âge, des projets d'enfant, de la présence dans l'entourage de personnes fragilisées ou d'autres paramètres.

Ceux chez qui la vaccination est impossible du fait de leur situation immunitaire particulière (traitements, cancers,...) tirent parti de la vaccination des autres. Mais si chacun compte sur les autres, personne n'est protégé.

vaccination_1215279_1280Pour en savoir plus:

 

Vaccins et vaccinations

Présentation objective de chaque particularité de chaque vaccin

http://lucperino.com

 

 

 

 

 

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Commentaires
Bonne Santé: ce qui dépend de nous. La santé des étudiants...et des autres (par Dr AM Puyhardy)
  • la génétique, il faut bien faire avec. Mais pour notre santé-ou celle de la famille, qu'est-ce qui dépend vraiment de nous? Comment viser l'autonomie en matière de santé? Voici quelques réponses à des questions fréquentes, souvent posées par des étudiants.
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